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Plonger dans le monde de l'aquaculture et bien plus encore
Vers une aquaculture durable
Le développement durable vise à promouvoir un développement équilibré entre le pillier environnemental, social et économique. Dans l'aquaculture, il existe encore des obstacles, résumés dans le tableau ci-dessous, qu'il est nécessaire d'atténuer voir éliminer.
Présentation des obstacles pour aller vers une aquaculture durable

« La mer, il ne faut pas cultiver et non la chasser » Cousteau
L’un des problèmes de l’aquaculture est la gestion des effluents du à la mauvaise valorisation des aliments. En effet, selon les espèces, seulement 1/4 à 1/3 de l’azote et 1/3 environ du phosphore, introduits dans le système d’élevage sous la forme d’aliment composé, sont intégrés dans la chair du poisson (Holby et Hall 1991; Hall et al. 1992).
Pour aller vers un développement durable de l’aquaculture, deux solutions doivent être prise en compte :
- la réduction de l’intensification en développant les concepts d’aquaculture biologique (Brister 2007) ou d’aquaculture écologique (Costa-Pierce 2002) ;
- la recirculation de l’eau (Blancheton et al. 2004;2009; Piedrahita 2003) et le traitement des rejets des piscicultures intensives (Bergheim et Brinker 2003; Hussenot 2003). Le principal obstacle pour appliquer ces alternatives est d’ordre financier en passant par l’installation de filtres mécaniques, décanteurs,...
Pour évaluer la durabilité des exploitations aquacoles, il est possible d’appliquer la méthode IDEA (Indicateurs de durabilité des exploitations agricoles). Cette méthode possède trois axes : agro-écologiques, socio-territorial et économique et peut s’utiliser en auto-évaluation. Le premier donne un avis sur la manière dont le capital naturel (eau, énergie, sol, biodiversité, air, lumière) est géré par l’exploitation. Le second évalue la dimension sociale de la durabilité de l’exploitation. Le dernier concerne la viabilité économique qui est une condition indispensable à la survie de l’entreprise.
La méthode IDEA a été adaptée à l’aquaculture et s’intitule IDAQUA (Indicateurs de durabilité pour l’aquaculture) et cherche à répondre aux questions suivantes :
- Comment évaluer si mon produit est bon ?
- Comment évaluer si je produis bien ?
- Comment évaluer si je le fais savoir correctement ?
- Comment la filière piscicole française répond-t-elle à ces questions ?
Le tableau ci-contre résume les indicateurs indispensables (suite à une étude en Aquitaine) pour évaluer une ferme piscicole.
Présentation des indicateurs pour une aquaculture durable

Source : P. Madec
Au Canada, des chercheurs travaillent sur les systèmes aquacoles durables (Aquaculture intégrée multi-trophique AMTI) comme le montre l’exemple ci-dessous.
Exemple d’AMTI développé au Canada par T. Chopin

Aquaponie
Contexte
De nos jours, la mer se vide de ses poissons, l’espace terrestre devient rare et est l’origine de conflit d’usage entre l’agriculture, la forêt et l’urbanisation, bref, les ressources naturelles s’épuisent doucement mais surement (pétrole, eau potable, terres arables, …). Mais il n’est pas encore trop tard pour agir !
De nombreuses alternatives sont déjà en route telles que l’aquaculture intégrée dont l’aquaponie dont les effluents d’élevages de la pisciculture sont valorisés comme engrais. La promotion des circuits de proximité qui limite les émissions de CO2 et la consommation locale.
L’aquaponie est une alternative à la pisciculture qui ne date pas d’hier. Les aztèques l’utilisaient déjà en faisant flotter des radeaux où poussaient des végétaux sur des étangs pleins de poissons. Elle était aussi présente en Chine où le riz poussait en harmonie avec des poissons. Ce principe est aujourd’hui repris par la permaculture.
Elle a déjà était développée à l’échelle commerciale en Australie et aux Etats Unis. En Europe, des fermes urbaines commencent à se créer et des programmes scientifiques se sont mis en place pour comprendre son efficacité dont le plus connu est le projet APIVA (Aquaponie Innovation Végétale et Aquaculture). Par exemple, le rendement végétal est quasiment deux fois supérieur à une culture plein sol.
Définition
D’après l’Aquaponie gardening comunity en 2010, «l’aquaponie est la culture de poissons et de plantes ensemble dans un écosystème construit en circuit fermé, en utilisant des cycles bactériens naturels pour transformer les déchets des poissons en nutriments pour les plantes. C’est une façon écologique et naturelle de produire de la nourriture qui réunit à la fois les meilleures qualités de l’aquaculture et de l’hydroponie, sans avoir besoin de rejeter d’eau, de la filtrer ou d’utiliser des fertilisants chimiques.» Autrement dit, une symbiose entre poissons, bactéries et végétaux !
Principe

Pierre Foucard de l’ITAVI 2015
Analyse SWOT

Source : Romain Laviale, 2015
Perspectives
La filière aquacoles devra face à de nombreux défis tels que :
- La fluctuation du prix du marché et la concurrence
- Les pollutions chronique (plancton toxique) et accidentelle (marée noire)
- Les conditions d’élevages (maladies, prédations, braconnage, …)
- Les risques d’invasions biologiques
Pistes d’actions pour une aquaculture durable :
- Améliorer la productivité des exploitations aquacoles et limiter les coûts de production
- Soigner la qualité des espèces faisant l’objet d’une production de masse
- Mettre au point des techniques de production de nouvelles espèces comme la sole
- Réduire la dépendance des farines et huiles de poissons
- Aller vers le large pour échapper à la sévère compétition pour l’espace sur le littoral
- Maitriser le cycle de vie du thon rouge et supprimer « l’embouche » (et du flétan noir du Pacifique)
- Elaborer des aliments à base d’algues avec des coûts de production rentable